Ibrahim Kiransal

de Sherif Awad

Ibrahim Kiransal

-Je suis né en Turquie de parents Kurdes puis je suis arrivé en France à l’âge de quatre ans. Pour moi, l’art a commencé à partir du moment où je me suis mis à traduire pour ma mère les séries et les feuilletons qui passaient à la télévision.  Mon père était couturier, ma mère femme au foyer. J’accompagnais beaucoup mon père pendant les vacances scolaires à son atelier : j’aimais  les vêtements et le contact avec le tissu.  Mon oncle venait souvent chez nous jouer du saz qui est un luth kurde et c’est grâce à lui que j’ai été initié à cet instrument dont je joue actuellement. Suite à cette envie musicale, j’ai pris des cours de guitare dont je joue également. Mon envie pour l’art et le divertissement s’est vraiment concrétisée le jour où une amie m’a invité à voir la pièce de Bernard-Marie Koltès Dans la solitude des champs de coton, mise en scène par Patrice Chéreau, pièce que j’ai par la suite travaillée lors de mes  études.
-Pendant mon adolescence, j’aimais beaucoup les films comme Douze Hommes en colère avec Henry Fonda et les westerns comme Il était une fois dans l’ouest de Sergio Leone avec Henry Fonda ou Et pour quelques dollars de plus avec Clint Eastwood. J’appréciais aussi beaucoup Mad Max avec Mel Gibson ou Le Passage avec Alain Delon. J’aime aussi beaucoup lire les ouvrages de Michel Tremblay,  Daniel Pennac, Arto Paasilinna, Dario Fo.ou encore Peter Brook.
-Après avoir quitté le cocon familial, je suis arrivé à Paris à l’âge de 18 ans. Grâce à des petits jobs, je me suis inscrit à des cours de danse, de tango et de hip-hop, tout en cherchant une école de théâtre. J’ai fini par m’inscrire à des cours du soir dans une école où on a mis en scène La Folle de Chaillot  de Jean Giraudoux. A la fin de l’année, je me suis dit qu’il me fallait des études plus approfondies. En faisant quelques stages auprès de différentes écoles, une amie m’a conseillé Les ateliers du sapajou dirigés par Valentine Cohen et Philippe Muller. Après avoir passé deux semaines auprès deux,  j’ai rejoint cet atelier où je suis resté plus de 3 ans. L’apprentissage portait sur la méthode Stanislavski et la formation de l’acteur. La première année était consacrée au fait de mieux se connaître soi-même, avoir confiance en soi et en son partenaire. Il fallait, ce qui m’a beaucoup aidé pour la suite, travailler l’imaginaire et la mémoire sensorielle avant de parler.  Lors de cette formation, j’ai eu le plaisir de participer au casting du film Welcome de Philippe Lioret, où j’ai obtenu un rôle. L’ambiance de tournage, la sensibilité et le silence m’ont plu. Ma deuxième année était beaucoup basée sur l’improvisation autour de scènes tirées de pièces comme, pour n’en citer que quelques-unes, Platonov de Tchekhov, Comme il vous plaira de Shakespeare, Électre de Sophocle. Pour la dernière année, il s’agissait de construire un personnage dans l’imaginaire, la respiration et l’espace. Après avoir fini mes études, j’ai rencontré le réalisateur  Ertug Tüfekçioglu qui m’a donné l’opportunité d’exploiter mes outils dans son court-métrageLe Milieu D’une Très  Longue Histoire,ce qui m’a valu d’être nominé en tant que meilleur acteur masculin au festival international du film indépendant de Los Angeles. J’ai également joué  dans Roi Rebelle Proconsul de Mohamed Megdoul, où j’incarne le personnage de Takfarin, un déserteur de l’armée romaine. Cela m’a beaucoup encouragé.
-Il n’est pas très important pour moi d’atteindre la célébrité, dans le monde car je m’épanouis dans chaque projet et c’est là que je me sens heureux à partager avec les autres.
-Les défis seront toujours présents lors d’une rencontre, soit liés au sexe ou à l’argent. Je pense que c’est bien d’être confronté à des défis car cela permet d’aller plus loin et de créer plus. 
-Je trouve que la France a une grande diversité culturelle moderne ou classique, ouverte à toutes les classes sociales, et qu’on juge une œuvre plus à sa valeur que sur un plan financier.
-J’aborde souvent les travaux qui me sont proposés suivant cet axe, à savoir essayer de donner aux autres autant que je reçois.
-Actuellement, je travaille sur un projet à Paris où je dois incarner le personnage d’un sourd-muet. Et prochainement, je vais travailler sur un scénario original d’espionnage avec une jeune réalisatrice et comédienne.
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Sherif M. Awad
Sherif M. Awad
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